Manif pour tous, risque réel de démobilisation

Aujourd'hui a lieu la mobilisation des opposants au mariage gay. Pour réunir un maximum de personnes, des voyages en cars sont organisés et des trains sont privatisés par le collectif Manif pour tous : "Pour dimanche, une dizaine de trains ont été privatisés et un millier de bus réservés, affirme Frigide Barjot

Il existe cependant un risque réel de démobilisation et cela, pour différentes raisons : 

- La loi devrait être "bouclée" pour l'été

Voté à l'assemblée, adopté en commission des lois au Sénat avant d'être examinée à partir du 4 Avril, le texte de loi semble être en bonne voi pour être adopté. Impression recement confirmée par Christiane Taubira qui a récement déclaré au sujet de l'échéance du passage de la loi "mariage pour tous"  « Le président s’était engagé pour l’année 2013. Je pense qu’on tient largement cet objectif et qu’au pire des cas ce sera à la rentrée d’automne. Mais à mon avis, pour l’été, c’est bouclé »

- Le dimanche des Rameaux

La journée choisie correspond au dimanche des Rameaux - moment important dans le culte catholique - ce qui pourrait priver le mouvement d'une partie de ses sympathisants. "C'est vrai que nous aurions préféré une autre date", reconnaît Frigide Barjot.

- Un rassemblement (et non plus un défilé) qui ne se fera pas sur les Champs-Elysées

Contrairement à la manifestation du 13 janvier, qui avait vu partir trois cortèges, ce n'est pas un défilé mais un rassemblement qui est prévu. Rassemblement qui a été l'enjeu d'un bras de fer très médiatisé avec la préfecture de police de Paris. Jeudi 14 mars, elle fait savoir que la manifestation ne se tiendra pas sur les Champs-Elysées, comme le souhaitait le collectif, invoquant des "raisons impérieuses d'ordre public" liées à "la proximité géographique de plusieurs institutions sensibles". 

Mais une autre bataille est déjà engagée. Frigide Bardot et la Manif pour tous assignent en diffamation Jean-Pierre Michel, qui décrit leur mouvement comme "la pire des homophobies" dans une lettre diffusée sur Internet. Datée du 26 février, il y refusait de recevoir des représentants du collectif, faute de disponibilité, avant d'ajouter : "Vous êtes dans le déni d'homophobie comme d'autres sont dans le déni de racisme". Aujourd'hui, il maintient ses propos et dénonce "un coup de pub supplémentaire".

Source : Le Monde